Découverte en 1906 par le neurologue allemand Aloïs Alzheimer, la maladie qui porte son nom est caractérisée par une dégénérescence graduelle et irréversible des fonctions intellectuelles telles que la mémoire, l’orientation, le jugement, le langage et la capacité à acquérir de nouvelles connaissance.

Symptômes

Les premiers signes de la maladie sont la perte de mémoire des faits récents et la diminution des facultés intellectuelles comme l’orientation, l’apprentissage, le jugement, la parole, la concentration etc.

Graduellement, on voit apparaître chez la personne atteinte des changements au niveau de sa personnalité, de son humeur et de son comportement. On observe aussi une diminution de son autonomie dans la vie quotidienne et éventuellement une incapacité à demeurer seule.

Actuellement, il n’existe aucun moyen pour prévenir ou guérir cette maladie qui demeure difficile à diagnostiquer. En effet, les symptômes s’apparentent à ceux de la dépression, l’hypothyroïdie, les multi-infactus, la surmédication, les tumeurs cérébrales et autres affections.

La maladie d’Alzheimer est en voie de devenir le problème de santé no 1 dans les pays occidentaux, non seulement par sa fréquence, mais aussi par ses conséquences sur les individus atteints, leur famille et l’ensemble du système de santé.

Une autre vision

La maladie

La maladie d’Alzheimer est une maladie qui provoque des lésions cérébrales. Si leur mécanisme de formation commence à être connu, leur ordre d’apparition et leur étendue ne semblent obéir à aucune règle précise. Il n’existe aucun moyen actuellement de connaître leur nombre, leur importance et leur intensité du vivant de la personne. En ce qui a trait aux comportements, « il est de plus en plus reconnu qu’ils ne sont pas proportionnels à l’ampleur des lésions cérébrales. Plusieurs études ont démontré que le lien entre les lésions biologiques et les comportements n’est pas aussi clair et linéaire que l’on pourrait le croire. » (Lévesque, Louise. Roux, Carole. Lauzon, Sylvie. Alzheimer : comprendre pour mieux aider, Éditions du Renouveau pédagogique, Ottawa, 1990.)

La maladie d’Alzheimer se manifeste par des symptômes d’ordre cognitif qui vont avoir des effets sur la personne et sur sa façon d’être. Si les symptômes ont une origine organique et qu’ils peuvent varier en fonction des lésions cérébrales, les effets qu’ils ont sur la personne vont varier en fonction de sa personnalité, de son caractère, son environnement familial et social, son état de santé, son histoire, ses valeurs, de tout ce qui la constitue et fait d’elle un être particulier et unique.

La personne

La personne doit vivre avec une maladie qui la prive d’une partie des informations qui lui sont nécessaires pour :

• fonctionner de manière pleinement autonome dans son quotidien;

• assumer de façon habituelle ses relations avec autrui.

Elle est donc amenée à vivre dans un monde qu’elle ne comprend que partiellement et auquel, malgré tout, elle continue à appartenir. Un monde décousu qui oscille entre l’inconnu et le familier, l’étranger et l’habituel. Ses réactions vont dépendre de la façon dont elle le ressent et le perçoit. des capacités et des moyens dont elle va disposer pour s’y adapter.

Avant d’y voir les conséquences de la maladie d’Alzheimer, les comportements que la personne adopte doivent d’abord être considérés comme :

• des façons d’être;

• des tentatives d’adaptation en fonction des difficultés qu’elle éprouve;

• des messages qu,elle nous adresse pour nous aider à la comprendre;

• des indications sur la manière dont elle a besoin d’être aidée ou non;

• la manifestation des efforts qu’elle fait pour parvenir à conserver le contrôle de sa vie, de sa dignité ou de sa liberté;

• l’expression de sa souffrance ou de son désir de reconnaissance;

• le signe d’une volonté de préserver son intégrité et son identité;

• sa façon de lutter contre les conséquences de sa maladie.

La maladie d’Alzheimer est confrontante pour la personne qui en est atteinte. Cette maladie affaiblit le contrôle que la personne peut exercer sur elle-même et sur son existence et met en péril sa confiance en elle et son estime d’elle-même. Ainsi, la personne atteinte doit pouvoir bénéficier d’une approche qui s’efforce de les lui restituer.